Jean-Philippe de Lespinay

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Jean-Philippe de Lespinay, né le 19 juin 1946, est un chef d'entreprise et inventeur français, travaillant dans le domaine de l'informatique et de l'Intelligence Artificielle[1]. Il est connu pour son invention dans le domaine de l'informatique, la Maïeutique, effectuée en 1986, relevant de l'Intelligence Artificielle et du génie logiciel[2]Modèle:,[3]Modèle:,[4].

Sommaire

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[modifier] Biographie

Jean-Philippe de Lespinay est né à Paris. Après avoir obtenu deux bacs successifs, Math Elem et Philo, en 1966 et 67, il fut diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce de Marseille en 1971. En 1973, à l'issue d'un stage chez Honeywell Bull, il obtint le diplôme d'Ingénieur Commercial en informatique. En 1986, il implémenta les principes de l’Intelligence Artificielle exposés 15 ans plus tôt, par exemple avec Mycin, trouvant la solution d'un problème majeur en IA, l’ingénierie des connaissances[5]Modèle:,[6] (c'est-à-dire le recueil des connaissances à mettre dans les systèmes experts). Il inventa une méthode facile à mettre en œuvre pour l'extraction des connaissances qu'il associa à un "mécanisme de raisonnement", préconditions à l'ordinateur intelligent et auto-apprenant. En 1991, au vu des résultats de ses recherches, il obtint le titre de "Technicien de Recherche" en Intelligence artificielle[7] de la part du Ministère de la Recherche. Par la suite il généralisa son concept et fit plusieurs autres découvertes en Intelligence Artificielle, s'appuyant toutes sur le raisonnement automatisé.

De son mariage en 1977, il eut quatre enfants[8]. Il a divorcé en 2007.

[modifier] Carrière professionnelle et scientifique

Il commence sa carrière en 1973 avec des fonctions commerciales chez Honeywell Bull, puis dans une SSII. En 1986, il crée une société de recherche et développement, ARCANE[9], pour proposer des systèmes experts aux entreprises plutôt que des solutions informatiques classiques. Les systèmes experts sont alors des prototypes, principalement développés par de grosses sociétés de services ou par de grandes entreprises, aux Etats-Unis principalement[10](IntelliCorp[11], TecKnowledge, Lisp Machine, etc.).

Chez Arcane, il met au point une méthode de développement de systèmes experts sans compétence informatique, qu'il baptise la "maïeutique"[12], en référence à la Maïeutique de Socrate. Cette méthode représente visuellement les savoir-faire d'experts sous forme d'arbres de décision dont elle extrait la connaissance sous-jacente pour produire des systèmes experts.

Mi-1986, il développe pour la Banque de Bretagne le système expert Josephine (1 000 règles et plusieurs programmes externes)[13] de conseil en placements financiers, avec un ancien cadre de banque, Michel Le Séac'h, qui relate son expérience et sa réflexion dans un livre[14]. Le développement de systèmes experts est alors une procédure complexe, longue et coûteuse, nécessitant des équipes entières d'informaticiens et d'experts[15]. Une innovation est le dialogue entre Joséphine et les clients de la banque, mais la Banque de Bretagne doit rapidement faire face à plusieurs problèmes. Des journalistes décident d'entrer dans une agence pour la tester incognito, ce qui occasionne des articles dans la presse, mettant en évidence les dysfonctionnements de cette application, mais aussi les chances de succès[16]. Mais cette technologie reste sans suite puisque, l'année suivante, la Banque de Bretagne est nationalisée et Joséphine enterrée[17].

Les années qui suivirent, Jean-Philippe de Lespinay généralisa progressivement sa théorie sur la puissance du raisonnement automatisé. En 1988, sa société développa Moca[18], un moteur raisonnant et universel capable d'expliquer son fonctionnement en langage de tous les jours et de signaler les contradictions, destiné à la vente sur le marché. En 1990, il démontra la fiabilité de la Maïeutique avec "Maieutica"[19]Modèle:,[20], un logiciel qui automatisait complètement la démarche de recueil de la connaissance, de synthèse des règles et d'exécution du système expert. Avec Maieutica il développa des systèmes experts pour d'importantes administrations françaises[21].

En 1991, il inventa la "Logique des Flux", démontrant dans son logiciel MIAO[22]("Maintenance Intelligemment Assistée par Ordinateur") qu'elle fonctionnait parfaitement. En raisonnant, Miao comprenait le schéma d'une machine (ou d'un système), en déduisait les possibilités de pannes et comment les diagnostiquer, comme un ingénieur sait le faire en lisant un plan. MIAO produisait donc des systèmes experts de diagnostic de panne d'une machine sans interviewer les experts de cette machine[23]Modèle:,[24].

À partir de 1992, il généralisa sa théorie dans plusieurs publications, affirmant que la Maïeutique permet à n'importe qui sans compétence informatique de développer n'importe quel programme et pas seulement des systèmes experts[25]Modèle:,[26].

En juillet 1999, il créa une start-up, Tree Logic[27], avec le soutien du capital risque et de business angels, afin de réaliser une interface intelligente et vocale pour ordinateur capable de jouer le rôle de système d'exploitation paramétrable par tous, dont il développa en six mois un prototype opérationnel : "TIARA"[28]Modèle:,[29]. Cela lui valut d'obtenir le label FCPI[30] réservé aux projets innovants d'importance nationale. En 2001, Tree Logic développa T.Rex ("Tree Rules Extractor"), un générateur d'applications (c'est-à-dire un outil de programmation généraliste) en langage naturel dérivé de Maieutica destiné aux non-informaticiens[31].

Jean-Philippe de Lespinay a écrit plusieurs articles incluant une étude de 16 pages sur l'état de l'art en Intelligence Artificielle dans la revue "Science et Vie", une thèse sur l'Intelligence Artificielle raisonnante, une autre sur la Robotique et la conscience artificielle avec la Maïeutique, etc. (ci-dessous une liste de ses principales publications).

[modifier] Publications

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Jean-Philippe de Lespinay, Les Echos, 11 juillet 1986, 1986 : "L'intelligence artificielle chez soi")
  2. Jean-Philippe de Lespinay, Les Echos, 11 juillet 1986, 1986 : "L'intelligence artificielle chez soi")
  3. 01 Informatique, 21 avril 1987: "Un système en or pour parler argent"
  4. Conférence de JP de Lespinay sur la Maïeutique au Cesta, 17 novembre 1987: ""La Maieutique: une méthode de réalisation des systèmes experts opérationnels"
  5. Gunnar Johannsen†, and James L. Alty, Knowledge engineering for industrial expert systems, July 30, 1989 (SciencesDirect)
  6. Abdur Rashid Khan, Zia Ur Rehman and Hafeez Ullah Amin, "Knowledge-Based System's Modeling for Software Process Model Selection", (IJACSA) International Journal of Advanced Computer Science and Applications,Vol. 2, No.2, February 2011
  7. Titre confirmé par jugement du tribunal admnistratif de Nantes (22 juin 2000, No 95.2939)
  8. Situation maritale et généalogie
  9. acronyme de Automatisation du Raisonnement et de la Connaissance, Acquisition Normalisée de l’Expertise
  10. The History of Artificial Intelligence: "Companies such as Digital Electronics were using XCON, an expert system designed to program the large VAX computers. DuPont, General Motors, and Boeing relied heavily on expert systems"
  11. History of IntelliCorp and AI market : Principal Competitors: Accenture; Ascential Software; Evolutionary Technologies; International Business Machines Corporation; Information Builders, Inc.; Oracle Corporation; Sun Microsystems, Inc.; Sybase, Inc.
  12. 01 Informatique 21 avril 1987: Un système en or pour parler argent
  13. Le Point, 2 février 1987: Banque : l'argent artificiel
  14. "Développer un système expert" (Michel Le Séac'h, PSI, Paris 1989)
  15. Kenneth Laudon, Jane Laudon, Eric Fimbel, "Management des systèmes d'information", Business & Economics, édition 2010, chapitre 11-3.5, page 448 : L'implantation d'un grand nombre de systèmes experts exige le déploiement d'efforts de développement considérables, longs et coûteux. L'embauche ou la formation d'un plus grand nombre d'experts peut s'avérer moins coûteuse que la construction d'un système expert.(...) Certains systèmes experts, particulièrement les plus importants, sont si complexes qu'en quelques années, les coûts des maintenances adaptative et curative deviennent aussi élevés que les coûts de développement
  16. Le Monde Informatique, 30 mai 1988 : Joséphine, opérationnel ? Oui mais...
  17. Tribulations d'un inventeur français en territoire ennemi
  18. Systèmes Experts, 10 décembre 1992: "MOCA, moteur d'inférence ou plutôt mécanisme de raisonnement (...) dont le fonctionnement est identique quel que soit le domaine...", "les raisonnements utilisés peuvent être expliqués par le système à tout moment", "Les systèmes experts d'Arcane fonctionnent tous sur ce principe et sont les seuls quasiment maintenant sur le marché de l'informatique à appliquer la logique d'ordre zéro +"
  19. Alain Pauly, CXP Magazine, décembre 1993
  20. Logiciels & Systèmes, juillet 1996: Maieutica
  21. Quelques exemples: Createst un test d'aptitude à la création d'entreprise pour l'ANCE (Agence Nationale pour la Création d'Entreprises); Aloes, Aide à L'Orientation dans l'Enseignement Supérieur, développé pour l'Université de Nancy II[réf.]; Exportest, un test d'aptitude de l'entreprise à exporter, développé pour le Conseil Régional des Pays de la Loire; etc.
  22. Jean-François Cros, Industries et Techniques, 15 février 1990; Hervé Babonneau, Ouest France, 15 février 1990; Marc Feretti, Produktion, 27 juin 1991
  23. Marc Feretti : interview de Michel Micheneau (Merlin Gerin), Maintenance & entreprise, novembre 1993
  24. Systèmes Experts: "Arcane : Avec MIAO2 et Maieutica, le marché devrait redémarrer”, 10 décembre 1992
  25. Bancatique, décembre 1992: "la programmation à la portée de tous"
  26. IX-Magazine, March 1995: "La programmation "pour ceux qui ne savent pas" "
  27. Enregistrement de Tree Logic au registre de commerce de Nantes
  28. Paul-André Tavoillot, Newbiz, 20 avril 2002
  29. Enterprise Europe Network, 08 FR IAPL 0JG9 : Artificial Intelligence - a speaking and user-friendly computer (January 8, 2008)
  30. French FCPI label (ANVAR, 27 mars 2000)
  31. Olivier Rafal, Le Monde Informatique, 13 juillet 2001

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